page precedente
Articles

J’ai fait un rêve

10 avril 2017
Par La Haute Voltige

J’ai fait un rêve … je vivais dans un pays qui avait fait le choix de faire confiance à la curiosité et à la soif naturelle d’apprendre des enfants.

Dans ce pays, les enfants étaient des élèves heureux, épanouis, libres de se développer à leur rythme, libres d’être eux-mêmes.

J’ai fait un rêve… d’un pays où les inégalités étaient corrigées par l’éducation, où les différences de compétences entre garçons et filles n’existaient pas, où l’impact des disparités sociales sur les performances des élèves se faisait à peine ressentir.

J’ai fait un rêve …j’étais dans une école où les élèves avaient confiance en eux, en leurs propres compétences et en leur potentiel. Ces élèves avaient un sentiment d’eux-mêmes très positif par rapport à leur éducation. Leur niveau d’anxiété était un véritable souci pour les personnes qui les encadraient. Dans cette école, l’enfant se sentait comme chez lui, c’était le prolongement de sa maison. Les espaces de travail étaient vastes et confortables. Dans les couloirs, aux couleurs chaudes et décorés de leurs travaux, il n’y avait aucune hâte, aucune bousculade. Les locaux n’étaient pas seulement propres ils étaient respectés comme un deuxième chez soi. Les journées de travail étaient organisées dans le respect du rythme biologique des enfants afin d’éviter toute fatigue inutile. Bien sûr il y avait des évaluations, mais si peu de notes. Des sanctions ? Possiblement, mais aucun renvoi. En fait, il n’était pas question de pénaliser qui que ce soit. Dans cette école, c’était un devoir de laisser sa chance aux élèves, il fallait qu’ils aient le sentiment d’être bons dans quelque chose.

J’ai fait un rêve…Je rencontrais un élève, un élève acteur de son apprentissage. Il était dans un établissement où les relations entre professeurs et élèves étaient empreintes d’une grande familiarité mais n’excluaient aucunement le respect mutuel. Les professeurs étaient accessibles, disponibles et attentifs. Ils laissaient aux élèves une grande liberté de mouvement ce qui renvoyait à une surprenante autodiscipline. Il y avait à peine 20 élèves par classe. Un assistant épaulait systématiquement chaque professeur pour les élèves qui éprouvaient des difficultés. Dans la classe il y avait une atmosphère de saine coopération où chacun avait son rôle. Les professeurs sollicitaient la participation des élèves et étaient attentifs à leurs demandes…C’était la norme à l’échelle du pays : Il n’y avait aucun cours magistral, le professeur était là comme une ressource parmi d’autres. Ah oui, évidemment les murs étaient couverts de livres, toutes les salles avaient leur tableau interactif, leurs ordinateurs et bien plus. Tous les moyens étaient présents pour mettre les élèves en contact avec des connaissances. Les professeurs savaient qu’il était inutile de forcer les élèves mais qu’il fallait leur donner des possibilités différentes d’apprendre, des moyens personnalisés pour acquérir des compétences.

J’ai fait un rêve… je faisais connaissance avec un professeur passionné et très estimé par son entourage. Il était titulaire d’un master et gagnait raisonnablement sa vie. En réalité, ce qui le motivait le plus était les relations très proches qu’il avait avec ses élèves, elles ne se limitaient pas à la simple transmission de connaissance. Le fait d’avoir des relations avec les familles en dehors du cadre scolaire faisait naturellement partie de son travail. Il n’était pas rare qu’il se rende au domicile de ses élèves pour rencontrer les parents ou pour se rendre compte de ses conditions de vie. C’était un professeur satisfait de son travail car le système éducatif de son pays avait confiance en lui. S’il s’investissait autant dans son métier, qu’il aimait et qui le motivait, c’est parce qu’il se sentait libre…libre de développer sa propre manière d’enseigner.

J’ai fait un rêve… mes propres enfants vivaient dans un pays où le système éducatif avait pour but ultime d’aider chaque élève à accéder au statut de personne humaine et responsable. Un système éducatif soutenant chaque élève à prendre part à la société sans jamais cesser d’être soi-même. Un pays où le système éducatif évoluait en suivant une ligne de progrès cohérente, indépendamment des changements politiques.

Puis je me suis réveillée…Le nez dans des papiers. J’avais devant moi un rapport. Une étude sur L’éducation en Finlande, ou le secret d’une étonnante réussite de Paul Robert, dont je cite dans ce billet les grandes lignes.

Alors c’est donc possible ! Ce lieu où « Chaque élève est important » existe vraiment… Cela me laisse songeuse, perplexe.

Sans pour autant parler d’un système parfait, il apparait tellement exemplaire.

La réussite de la Finlande en termes d’éducation suscite beaucoup d’intérêt depuis plusieurs années et de nombreux pays s’y sont intéressés. Alors dans le respect des différences, je ne peux m’empêcher de penser : Pourquoi le modèle finlandais n’est-il pas exportable ?

 

Informations connexes