Pour bien comprendre ce qu’est l’anxiété de performance, il est nécessaire de faire un retour dans le temps de nos ancêtres qui chassaient les mammouths. Pour assurer leur survie, leur système de réponse au stress s’activait afin de leur permettre de combattre ou de fuir cette espèce. Même si les mammouths n’existent plus à ce jour, notre système à conserver les mêmes réflexes pour assurer notre survie face à une menace perçue.
Notre corps réagit de manière à assurer notre protection face à un évènement stressant, car il ne fait pas la différence entre une menace réelle qui nécessite de combattre ou de fuir (comme devant un mammouth) et une menace relative (anticiper un examen). Cela fait en sorte que chez certaines personnes, l’arrivée d’un examen peut réellement activer le système de réponse au stress et causer des symptômes physiques et psychologiques.
Il est absolument normal de se sentir plus stressé avant un examen. Cependant, lorsque ce stress amène de la souffrance, qu’il prend beaucoup de place dans le quotidien, qu’il a des impacts sur le fonctionnement, on peut alors penser qu’il s’agit davantage de manifestation d’anxiété. L’anxiété de performance agit souvent comme une boucle. La personne anticipe son examen, ce qui fait qu’elle se sent très stressée, qu’elle a des manifestations physiques qui nuisent à ses performances, ce qui renforce la peur d’avoir de mauvais résultats et ainsi de suite.
Face aux examens, les enfants qui vivent de l’anxiété de performance vont avoir une peur très intense d’avoir de mauvaises notes ou d’échouer, même si cela semble très loin de leur réalité.
Signes et symptômes
L’anxiété de performance se traduit souvent par des manifestations physiques telles que :
- Des maux de ventre;
- Une sensation de boule dans la gorge ou de serrement dans la poitrine;
- Des maux de tête, des bouffées de chaleur, des maux de cœur;
- Cela peut aussi avoir des impacts sur le sommeil et sur l’alimentation.
Il y a aussi des symptômes psychologiques tels :
- Une peur très intense à la venue des examens;
- Des pensées négatives, des scénarios catastrophes;
- Un sentiment de panique, etc.
Au niveau comportemental, on voit souvent apparaitre:
- Des périodes d’oppositions;
- Des comportements d’évitement ou au contraire un surinvestissement dans les devoirs ou l’étude. Ce sont des enfants qui vont avoir tendance à avoir une faible confiance en leur compétence;
- Il peut aussi apparaitre des difficultés de concentration, de l’agitation et parfois même certains tics.
Comment accompagner l’enfant dans son anxiété
Il n’est pas toujours évident d’accompagner un enfant dans son anxiété, car le sujet des peurs est souvent irrationnel et qu’il est parfois difficile de comprendre qu’il y a une réelle souffrance qui est associée. Voici donc quelques pistes à essayer afin de bien accompagner son enfant dans cela.
- Éviter de mettre de la pression à l’enfant : on essaie le plus possible de miser sur des encouragements. Si l’enfant amène un mauvais résultat à la maison, on essaie de regarder avec lui ce qu’il aurait pu faire différemment, afin que cela se passe mieux la prochaine fois. On évite de chicaner l’enfant pour ses résultats ou pour ses performances.
- Éviter de mettre l’emphase sur le résultat et miser davantage sur le processus et les efforts : on valorise davantage que l’enfant s’applique, qu’il travaille fort, ou qu’il persévère. On évite de parler de la finalité.
- Susciter le sentiment de fierté : lorsque l’enfant réussit quelque chose, on essaie le plus possible de développer sa capacité à être fier de lui sans avoir besoin de l’approbation de l’adulte. On peut utiliser des phrases comme « est-ce que tu es fier de toi? », « de quoi es-tu le plus fier? », « est-ce que tu réalises tous les efforts que tu as mis pour y arriver ? ».
- Se montrer disponible et à l’écoute : même s’il est parfois difficile de comprendre ce qui crée de l’anxiété chez son enfant, on doit se montrer disponible à l’écouter s’il a besoin d’en parler. On évite le plus possible d’invalider son émotion et on essaie de l’accompagner dans la recherche de solution pour s’apaiser.
- Accompagner son enfant dans l’utilisation de stratégies qui vont diminuer son anxiété face à un stresseur : par exemple, on peut faire un horaire d’étude avec l’enfant, l’aider à organiser son temps, etc.
- Ajouter des moments de relaxations dans les routines : par exemple, ajouter un 5 minutes de respiration ou de méditation avant de s’endormir, faire des pressions profondes ou des massages à l’enfant, etc. Cela permettra à l’enfant de se déposer et de calmer le tourbillon de pensées dans sa tête.
- Faire attention à son propre discours comme parents : les enfants sont très sensibles aux discours de leurs parents. Certains parents font très attention de ne pas mettre de pression à l’enfant, mais ils ont constamment un discours très dur envers eux-mêmes et leurs propres performances. On essaie plutôt de normaliser le fait de faire des erreurs et d’apprendre de cela.
Stratégies pour aider à apaiser l’anxiété
Voici quelques stratégies qui peuvent être utilisées avec l’enfant :
- Utiliser quotidiennement des techniques de respiration que l’enfant pourra réutiliser lors de la réalisation de l’activité qui le stress.
- Intégrer des moments de détente qui peuvent inclure des méditations guidées, la pleine conscience, etc.Intégrer des moments d’activité physique pour que l’enfant décharge l’énergie reliée à son anxiété.
- Pratiquer des techniques de visualisation positive plutôt que d’anticiper le négatif.
- Utiliser des stratégies pendant l’examen : coquilles antibruit, objets sensoriels, respirations, etc.
- Accompagner l’enfant à adopter un discours interne positif et bienveillant.